#6 Espaces verts : les animaux remplacent les machines

À Nantes, le service des espaces verts a choisi de recourir aux méthodes traditionnelles, avec vaches et chevaux en lieu et place des machines.

Trois grandes bovines nommées Rosine, Rosette et Gaïa paissent tranquillement au cœur de La Petite Amazonie, à quelques encablures de la gare de Nantes. L’espace, humide et sauvage, situé sur l’ancienne Prairie de Mauves, possède une riche biodiversité où faune et flore cohabitent en toute liberté. Ces trois Highland Cattle, véritables « vaches tondeuses », ont pour mission depuis 2006 de défricher et restaurer cette zone naturelle protégée, classée Natura 2000.

Mais les tondeuses ne sont pas les seules à être envoyées aux oubliettes. Depuis six ans, Princesse s’est invitée à la Ferme de la Chantrerie pour faire office de…tracteur. Cette jument tire charrette de bois élagué, déchets, transporte les visiteurs et permet aux employés du site de se déplacer dans la ferme sans utiliser d’engin motorisé. L’animal fait régulièrement la tournée de récolte des poubelles avec les gardiens sur le parc. L’astuce se veut pratique et économique : « l’usage de Princesse est moins cher que celui d’un engin motorisé, aussi bien à l’achat qu’à l’entretien », explique François Delhommeau, jardinier à la ferme de la Chantrerie.

Mieux que les machines

Le recours aux animaux au sein des espaces verts de Nantes, contrairement à l’utilisation des engins motorisés, ne bute pas face aux soucis d’humidité de terrain, ne nécessite pas de carburant et, dans le cas des vaches, n’a pas besoin d’employer un chauffeur. Les trois belles des champs broutent l’herbe du pré en toute autonomie et résistent aux intempéries. Rosine, Rosette, Gaïa et Princesse évitent à la ville l’usage de pesticides et outils polluants. « Certes, le cheval nécessite chaque jour un certain temps de préparation matin et soir, mais je suis un passionné donc je ne considère pas cela comme une contrainte », ajoute François.

Mais ce n’est pas tout. « Princesse favorise le contact entre les employés et le public, c’est une vraie mascotte, elle attire littéralement les visiteurs », confie François, convaincu que « le cheval humanise les humains ». Malgré le succès, Princesse aimerait un peu plus sortir de son box. Heureusement pour elle, François Delhommeau a récemment été contacté afin de concrétiser le projet d’utiliser le cheval au parc des Oblates actuellement en aménagement.

La Ligue de Protection des Oiseaux

Le service des Espaces Verts de Nantes est aussi l’ami des volatiles. La ligue de protection des oiseaux (LPO) forme les jardiniers au soin des bêtes à plumes et les aident ainsi à adopter des méthodes pour respecter leur bien-être. Cette action a une double portée : préserver les espèces présentes dans les zones naturelles protégées et valoriser le travail des jardiniers.

Coline Cesbron.

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